La situation sécuritaire s'est considérablement détériorée ces deux derniers jours avec des policiers en grève dans de nombreux gouvernorats et qui ont poussé le comble jusqu'à chasser leur ministre de ses locaux. Plusieurs versions circulent et oscillent entre revendications syndicales et complot de la police secrète. Quelles que soit leurs motivations, ces actes sont très graves. Le peu de confiance que la population avait commencé à avoir en sa police nationale est entrain de se désagréger. Des bandes organisées nées d'une probable association entre ripoux et truands avérés sème la terreur et surtout la panique parmi les gens en s'attaquant à des établissements d'enseignement ou des magasins et en saccageant des biens publics ; les rumeurs vont bon train et signalent ici et là des rapts ou des viols (non confirmés pour la plupart).
La psychose gagne la population et j'ai du mal à imaginer que personne ne se cache derrière ce dessin. Au sein même de la police, une des revendications principale des grévistes concerne la nécessité d'une purge dans le système sécuritaire jugé encore très imprégné par des hommes du passé qui accaparent les postes clés dans les bureaux du ministère de l'intérieur. Dans ce contexte explosif, il semble urgent de réagir fermement et avec justesse pour rétablir l'ordre dans une institution qui est sensée incarner cette valeur dans l'appareil de l'Etat. La commission nationale d'établissement des faits sur les abus durant la dernière période, présidée par Taoufik Bouderbala devrait s'occuper très rapidement du dossier de la chaîne de commandement qui a abouti à la tragédie qui a coûté la vie à plus de 200 personnes. Néanmoins, l'administration policière a tellement été gangrenée par 23 ans de système sécuritaire aux ramifications complexes, qu'il faudrait une autre commission judiciaire qui fasse la lumière sur les agissements des hauts fonctionnaires au sein du ministère de l'intérieur durant les deux dernières décennies.
Il faut séparer le bon grain de l'ivraie car je ne peux croire non plus qu'il n'y ait pas parmi la police de nombreux fonctionnaires patriotes qui veulent eux aussi en finir avec ce système. Il faut qu'ils se manifestent et qu'on les écoute. Mais en aucun cas il n'est admissible que cela se déroule de manière à laisser place au chaos car l'avenir de la démocratie en dépend !
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