Les grèves et manifestations continuent à enflammer l'actualité alors que l'activité continue à tourner au ralenti dans une quasi-léthargie collective. Aujourd'hui, parmi les mouvements, était signalée la poursuite de la grève chez les employés de la société régionale de transport de Bizerte et dont certaines revendications sont teintes d'une bonne dose de corporatisme en demandant par exemple d'accorder "la priorité aux enfants du personnel dans les recrutements".
Sans lien, mais sur le même trajet Tunis-Bizerte, le bus spécial des étudiants de la technopole de Sidi-Thabet a été arrêté aujourd'hui par un groupe d'individus munis d'armes blanches qui ont fait descendre tous les étudiants et réquisitionné le bus pour protester contre l'absence de transports publics depuis quelques jours sur cette ligne. Il n'a été fait aucun mal aux étudiants qui étaient quit pour une grosse frayeur et l'armée a du intervenir pour débloquer la situation. On peut imaginer que la SNT doit fonctionner avec des effectifs réduits sur certains parcours et redéploie son personnel en priorité sur les bus spéciaux. La crainte pour leur sécurité peut expliquer la désaffection de certains chauffeurs et receveurs pour le regain de leurs postes sur des lignes "sensibles". Ceci est vrai pour d'autres employés des services publics qui doivent de surcroît faire face à l'incertitude des transports. Or, comme dans le cas présent, l'absence de certains services publics vitaux pousse à l'exaspération des populations déjà délaissées et accentue par conséquent l'insécurité ambiante.
Le poursuite de la situation actuelle et son pourrissement risque fort bien de se transformer en un raz-le-bol généralisé qui à l'approche des élection favoriserait un vote sécuritaire. Le général Ammar a déjà la côte et jouit d'une bonne image dans l'opinion publique. Il n'a jamais montré d'ambition politique mais d'après un récent sondage (qui reste sujet à caution) il arrive en deuxième place derrière Ahmed Nejib Chebbi des personnalités évoquées comme possible futur président.
Un autre futur candidat possible et non encore déclaré c'est Kamel Morjane, l'ancien ministre des affaires étrangères (et de la défense précédemment) que certains regrettent déjà après les sorties malheureuses de son successeur. Pour beaucoup, Morjane n'a pas l'image désastreuse des autres pointures de l'ex-RCD et il a préféré soigner sa sortie du premier gouvernement transitoire en démissionnant. La lecture de la fin du communiqué de démission laisse peu de doutes sur les ambitions de l'homme : "Quelle que soit ma position, je ne ménagerai aucun effort pour contribuer à l'édification de l'avenir de la Tunisie, dans le cadre de la sécurité, de la liberté et de la stabilité.". Voici donc les valeurs de ce futur parti (un néo-RCD ?) où la sécurité passe avant la liberté. Chassez le RCD par la porte, il reviendra par les fenêtres !
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