«On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l'officier, une hache apparut. D'un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite. On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s'écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus. L'officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups. Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait : " On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur. C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant. D'autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort.» (Miguel Cabezas / écrivain, témoin oculaire de la scène)
Tel est le récit du calvaire de Victor Jara, artiste chilien emblématique de la gauche révolutionnaire sud-américaine des années 60. Ca se passait au stade de Santiago du Chili, aujourd’hui rebaptisé ‘’stade Victor Jara’’, là même où il donnait des concerts populaires un an auparavant… Il était connu et adulé, mais combien d’anonymes ont péri sous la dictature de Pinochet ?
‘’Pinochet asesino !’’… Ce sont là les cris de centaines de chiliens réclamant justice lorsque l’ancien dictateur a été inculpé en 1998 par le juge espagnol Garzon pour plus de 3000 assassinats et des dizaines de milliers de cas de torture sous le joug de sa junte militaire… Malheureusement, le gouvernement britannique (son vieil allié) renonce finalement à l’extrader et le renvoie au Chili où il sera à l’abri de la justice internationale jusqu’à sa mort avant-hier ! Il ne répondra donc jamais de ses crimes devant un tribunal… Mais le peuple l’a déjà amplement condamné !
Aujourd’hui Pinochet va être inhumé… il aura droit aux honneurs militaires mais pas à des funérailles officielles ni à un deuil national. Ainsi en a décidé la présidente socialiste Michelle Bachelet, dont le père a été détenu, torturé et tué sous la dictature militaire : une belle revanche de l’Histoire !
Tel est le récit du calvaire de Victor Jara, artiste chilien emblématique de la gauche révolutionnaire sud-américaine des années 60. Ca se passait au stade de Santiago du Chili, aujourd’hui rebaptisé ‘’stade Victor Jara’’, là même où il donnait des concerts populaires un an auparavant… Il était connu et adulé, mais combien d’anonymes ont péri sous la dictature de Pinochet ?
‘’Pinochet asesino !’’… Ce sont là les cris de centaines de chiliens réclamant justice lorsque l’ancien dictateur a été inculpé en 1998 par le juge espagnol Garzon pour plus de 3000 assassinats et des dizaines de milliers de cas de torture sous le joug de sa junte militaire… Malheureusement, le gouvernement britannique (son vieil allié) renonce finalement à l’extrader et le renvoie au Chili où il sera à l’abri de la justice internationale jusqu’à sa mort avant-hier ! Il ne répondra donc jamais de ses crimes devant un tribunal… Mais le peuple l’a déjà amplement condamné !
Aujourd’hui Pinochet va être inhumé… il aura droit aux honneurs militaires mais pas à des funérailles officielles ni à un deuil national. Ainsi en a décidé la présidente socialiste Michelle Bachelet, dont le père a été détenu, torturé et tué sous la dictature militaire : une belle revanche de l’Histoire !
2 commentaires:
Un grand film sur les jours noirs qui ont suivi le coup d'Etat de Pinochet : "Missing" de Costa-Gavras avec Jack Lemmon.
pas encore vu... g par contre vu lors des derniers JCC "mon ami Machuca" film chilien qui se passe à la période charnière qui finit par déboucher sur le coup d'état du 11 septembre 1973. il relate la relation d'amitié, rendue impossible, entre deux enfants, l'un venant de la bourgeoisie nantie et l'autre d'un bidon-ville de Santiago... pas mal !!
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