vendredi, janvier 28, 2011

Un Jouini peut en cacher un autre !

Lorsque le Premier ministre a annoncé la composition du nouveau gouvernement de transition, j'ai eu l'agréable surprise de constater qu'il a enfin fait appel à des compétences tunisiennes reconnues qui font depuis longtemps les beaux jours d'institutions étrangères. Le meilleur symbole de ces profils exceptionnels qui manquaient à la Tunisie est incarné par Elyes Jouini dont l'ascension fulgurante l'a mené à la vice présidence de l'Université Paris-Dauphine et qui, rappelons le, a décroché en 2005 le prix du meilleur jeune économiste de France. Il a par ailleurs été administrateur de la Banque de Tunisie jusqu'à ce que la BT soit l'abbréviation de Belhassen Trabelsi et que feu Faouzi Bekahia soit remplacé par Alya Abdallah.

Le casting proposé par Ghannouchi est enfin à la hauteur des attentes de l'opinion publique avec de nombreux technocrates jouisant d'une solide réputation. Seuls Afif Chalbi et Nouri Jouini restent rescapés de l'ère Ben Ali. Le maintien du deuxième me laisse toutefois dubitatif au vu de son CV : conseiller de Ben Ali de 1996 à 2001, secrétaire d'Etat chargé de la privatisation de 2001 à 2002 et depuis cette date ministre du développement en charge notamment du développement régional ! Sans oublier qu'il avait sous sa coupe l'appareil statistique via l'Institut National de la Statistique. Même s'il a "les mains propres", sa compétence en tant que planificateur et superviseur du "modèle de développement tunisien" lui font supporter une bonne part de responsabilité dans l'échec du dit modèle, particulièrement en ce qui concerne le déséquilibre de développement régional.

Il est toutefois rassurant de savoir que désormais Elyes Jouini sera chargé des réformes économiques et sociales et de la coordination avec les ministères concernés ; en espérant qu'il aura le temps et les coudées franches afin d'impulser une vision novatrice qui mette l'économie nationale sur les bons rails.

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