lundi, octobre 24, 2011

Ils ont voté... et puis après ?

J'étais si fier hier de la mobilisation de ce peuple qui donnait au Monde entier une si belle leçon de démocratie. J'étais si fier... jusqu'à la découverte des premiers résultats et des tendances qui se dessinent aujourd'hui ! Non je ne renie pas le formidable engouement sans précédent pour ces premières élections. Je ne conteste même pas la raz-de-marée d'Ennahda. Mais comment justifier qu'on puisse voter autant pour Al Aridha Achaabiya de ce populiste de seconde zone qu'est Hechemi Hamedi. Sidi Bouzid qui a allumé la mèche qui embrase le feu révolutionnaire dans le Monde Arabe s'est donc choisi ce caméléon médiatique pour (in)digne représentant ! Triste retour aux sources du régionalisme qui ne trouve son absurde explication qu'au-delà du désespoir...

C'est aussi le signe que ceux qui ont mené cette Révolution ont voulu sanctionner TOUS les partis, y compris Ennahda qui fait des scores staliniens dans le reste du pays, chez cette classe moyenne bigote et en quête d'embourgeoisement. Tous ont fait de la récupération politique de cette Révolution leur cheval de bataille. Mais alors que Ennahda s'appuyait sur un capital de notoriété confortable, les partis de gauche ont gâché leurs chances en avançant en ordre dispersé, prêchant un même électorat qui ne savait plus à quel saint se vouer !

Je ne sais quoi penser en voyant Hachemi Hamedi se pavaner, lui qui n'a même pas daigné fouler le sol de ce pays, alors que des militants de la trempe de Hamma Hammemi  resteront probablement sur le bord de la route. Même si on peut diverger avec certains de leurs idéaux, on ne peut nier leur patriotisme ; eux qui ont tellement sacrifié de leur vie avant et pendant la Révolution... A tous ceux-là je dédie cette chanson que Ferré chanta après les élections de 1969 lorsque la France réac vota massivement à droite après Mai 68.



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